samedi 11 décembre 2010

Un petit conte de Noël

À la suggestion de Richard Tremblay, voici une histoire de Noël pour les tout-petits que je sors des boules à mite. Un des premiers textes que Sylvie et moi avons écrit il y a environ 5 ans. Une histoire qui précède dans le temps celle de notre livre Grand-père au nez rouge (qui raconte la première fois où Myéline a livré les cadeaux), et sur le même thème que notre autre livre Le Père Noël perd sa culotte (réchauffement climatique)

J'en profite pour vous souhaiter un Joyeux Noël et un très beau temps des Fêtes.

Z’ai peur !
par Pierre Chartray et Sylvie Rancourt
  

Myéline est fâchée. Le nez collé contre celui, tout rouge, de Rudolf, elle tape du sabot.

-          Z’ai dit non! Non et non! Ze veux pas voler!

-          Pourquoi? demande le vieux grand-papa.

-          Z’ai peur de tomber. Z’ai peur de casser mon nez.

-          Il n’y a pas de danger. Nous sommes les rennes magiques du Père Noël.

-          Ze veux pas! Bon!

-          On fait la course, alors?

-          Oui! Oh! Oui!

Ils galopent. Ils filent à toute allure. Ils se taquinent. Ils rient. Rudolf saute et s’envole avec Myéline.

-          AAAAAAAh!

-          Ne crains rien. Je te tiens. Ouvre tes yeux.

-          Z’ai trop peur. Z’ai le vertize.

-         Regarde! Des phoques qui barbotent. D’autres qui placotent. Là! Des morses bombent le torse, frappent la glace avec force.

-          Pourquoi ils font ça?

-          Pour s’amuser.

Myéline, trop curieuse, ouvre les yeux.

-          Oooooh! Comme c’est beau, tout ça, vu d’en haut! Ne me lâsse pas, grand-papa.

Myéline voit des oursons qui trottinent et se dandinent. D’autres qui luttent et font des culbutes.

-          Grand-papa, une maman ourse pleure là-bas. Pourquoi?

-          Elle sait que ses petits auront une vie difficile.

-          Pourquoi?

-          La Terre a chaud. La banquise a chaud. Tout fond, tout disparaît. Bientôt, les oursons n’auront plus de maison.

-          Est-ce que le Père Noël leur en donnera une en cadeau?

-          Il ne pourra pas. C’est trop difficile. Il n’a pas tant de pouvoirs. Maintenant, dépêchons-nous. Le Père Noël m’attend pour la livraison des cadeaux. Tu sais, un jour ce sera à toi de le faire.

-          Oh! Non! Ze serai zamais capable de voler toute seule.

-          Tu le fais déjà!

Myéline réalise que son grand-papa ne la tient plus. Elle a moins peur. En fait, elle n’a plus peur du tout. Elle fait des pirouettes. Danse avec les étoiles. Se laisse chatouiller par l’aurore boréale.

       -          Et moi, grand-papa, est-ce que ze vais fondre aussi?

10 commentaires:

  1. C'est vraiment mignon, j'aime beaucoup. :-)

    Merci d'avoir partagé ça avec nous !

    Un très beau temps des fêtes aux Éditions Trampoline aussi !

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  2. Effectivement très mignon. Un beau conte que je lirai à mes trois mousses.

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  3. C'est cool de voir tant de gens participer!

    J'aime beaucoup celui-ci. Myéline est très vivante et le grand-père calme et rusé, comme il se doit!

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  4. Merci.

    @Isabelle: Grand-père au nez rouge (la suite de ce petit conte) est épuisé, mais disponible dans plusieurs bibliothèques municipales, si vos petits ont le goût de voir comment se termine l'histoire.

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  5. @Isabelle: Dans Grand-père au nez rouge, le grand-père se nomme Ruby... J'ai eu un peu peur aux droits d'auteur potentiellement associés à Rudolf lorsque j'ai publié le livre et j'ai préféré utiliser un autre nom.

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  6. Chouette comme tout.
    On attend comme la suite... Elle est bien caractérisée, Myéline, avec zon zézaiment tout à fait zarmant.
    Des histoires comme ça, c'est du bonbon.

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  7. J'aime beaucoup cette histoire. C'est mignon comme tout. Bravo.

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  8. Ca m'a fait sourire, même si cette banquise qui fond donne un goût doux-amer à l'histoire... C'est vraiment là ce que nous léguons à nos enfants... sniff... En tout cas une histoire parfaitement ficelée!

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  9. Merci.

    Tous les participants m'impressionnent beaucoup. Écrire aussi rapidement, et aussi bien, des histoires intéressantes qui se tiennent, ça me fascine. Mon petit 300 mots, je l'ai écrit en quelques semaines probablement.

    Depuis un an, je n'ai réussi qu'à aligner 1500 mots pour pondre une seule histoire. Et je ne suis pas certain qu'elle est meilleure que ce que certains d'entre vous viennent d'écrire en quelques minutes. En tout cas, bravo à chacun d'entre vous, et bon succès dans tous les projets sur lesquels vous travaillez certainement.

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