Ce recueil de nouvelles est de Mireille Gagné, jeune auteure de la région de Québec qui vient de publier son premier livre aux Éditions de l'Hexagone. Un recueil de poésie intitulé Les oies ne peuvent pas nous dire. Mireille a remporté en 2005 le Prix du jeune écrivain francophone, concours français qui récompense chaque année des oeuvres inédites en prose de 5 à 25 pages écrites par des auteurs de 15 à 27 ans. L'année où Mireille a gagné, 446 textes avaient été soumis. Ils provenaient de 66 pays. Le texte s'intitulait Des oies vertes mangent dans mes yeux et fait partie, retravaillé, de Noirceur et autres couleurs.
La direction littéraire de Noirceur et autres couleurs est de Sylvie Nicolas. La révision linguistique, de Sylvie Nicolas et Sylvie Rancourt ( et de Mireille elle-même :-) ). L'illustration de la couverture est de Marion Arbona; vraiment une belle réussite. Et la mise en page est de Gabrielle Leblanc, qui m'a fait ça en une demi-journée, sans avertissement, pour me rendre service.
Je suis à finaliser la révision des épreuves et j'avais envie de partager certains extraits que j'aime beaucoup, mais, hors-contexte, ça ne rendrait pas justice aux textes. Alors, je vous laisse sur la préface du livre.
IL EST ENCORE UNE FOIS
Un jour, j’ai lu Barbe bleue et j’ai su que toute ma vie je garderais, en moi, l’image de la porte interdite. Il y a eu beaucoup de livres depuis qui ont laissé leurs traces et leurs fantômes d’histoires. Il y a eu Le Torrent d’Anne Hébert et les premiers mots du récit : « J’étais un enfant dépossédé du monde », des mots qui ne m’ont plus jamais quittée. J’aime entrer dans une histoire comme un enfant dépossédé du monde, comme si je poussais une porte interdite. C’est ce genre de porte que j’ai poussée quand j’ai découvert Jolis deuils de Roch Carrier dans les années 1970. C’est le même genre de porte qui s’ouvre pour moi en lisant Noirceur et autres couleurs, comme s’il y avait dans ces deux écritures, publiées à presque cinquante ans d’intervalle, une série de portes interdites et de dépossessions du monde.
Noirceur et autres couleurs me ramène les eaux du Torrent, l’imaginaire débridé des Jolis deuils et cette porte mystérieuse et résolument interdite qu’on prend le risque de pousser sans que personne ne nous prenne par la main. Parce que ne pas être pris par la main quand on franchit la porte d’une histoire, c’est être libre de voir, de ressentir, de croire que ce qui s’y trouve n’attend que soi.
Sylvie Nicolas
Billet et blog forts intéressants.
RépondreSupprimerJe tâcherai d'y revenir!
Ce billet me donne le goût de lire ce livre...
RépondreSupprimer@Pat: Merci. Et bienvenu sur le blogue.
RépondreSupprimer@Annie: C'était un peu le but :-)
Merci de nous livrer un avant-goût de ce livre. Il est sur ma liste de livres à me procurer.
RépondreSupprimerC'est moi qui vous remercie. Ce sera un beau livre, je crois. Évidemment, chaque nouvelle ne plaira pas à tous, mais ces textes de Mireille Gagné contiennent plusieurs petits trésors.
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